Le beau aussi

Paul Ssendagire

• “Le beau aussi”
• 2011
• Xylographie
• ©

Une invitation à vivre le quotidien avec simplicité et délectation

La schématisation du personnage dans son environnement donne à toutes les scènes imaginées par Paul Ssendagire une saveur particulière. La représentation de moments de vie quotidienne stimule l'intérêt du spectateur, comme si s'effectuait une transposition instantanée de l'ego vers un sujet reconnu parce qu'universel. Toutes les femmes font la cuisine.

La femme est ravissante, jeune, avec de jolies seins en forme de demi citrons, des fesses toutes rondes qui se dressent vers le ciel dans un mouvement de tout son corps : depuis ses pieds qui se soulèvent jusqu'à ses mains qui tournent la cuiller dans la traditionnelle marmite. Elle a de longs cheveux et un énorme anneau à l'oreille, accentuant ainsi sa féminité. De ce personnage cambré à l'excès, gracieux, émane une impression de sensualité. Si je suis une femme, j'ai la sensation d'être regardée, si je suis un homme, j'ai la sensation d'être invité à regarder. C'est d'une joie de vivre communicatrice.

Une nouvelle fois, en harmonie avec les couleurs chatoyantes, c'est l'humour de l'artiste qui confère à cette xylographie toute sa pétulance. Le titre habilement choisi "Le beau aussi" guide nos pensées vers une interprétation suggestive. Il y a dans la capacité de Paul Ssendagire à regarder la vie avec tendresse et humour une forme de sagesse. Chaque femme peut se sentir belle et aimable dans l'instant présent, inutile de se compliquer la vie.

Cécile Bouscayrol