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Capricieuse

Ejemplo de texto, del 21 agosto. Les habitants des hauts plateaux craignent que le projet ne les prive de leurs ressources en eau. | Chile/Cecile Bouscayrol
  • “Capricieuse”
  • 2014
  • Acrylique sur toile
  • 200x200 cm
  • ©

La figure féminine évoque les peintures de Raphaël par ses couleurs vives de bleu lapis lazuli, rouge (en particulier la pourpre, l'amarante, le cramoisi, l'écarlate, ou encore l'andrinople) et vert (le vert égyptien est à base de cuivre). Seuls les maîtres reconnus pouvaient avoir des mécènes assez fortunés pour accéder à l'utilisation de pigments précieux. Elle tient entre ses mains un pot de terre et deux épis de blé. L'iconographie représentée synthétise à la fois l'icône de la Vierge et le signe du zodiaque occidental, “une divinité religieuse (Vierge) et Ningursac (déesse sumérienne) évoquant ainsi les origines approximatives de l'humanité.

Derrière elle, le paysage est une allégorie de la peinture renaissante. Les oiseaux apportent une touche de raffinement supplémentaire qui éveille les sens (l'ouïe) et aborde un genre de peinture différent, la nature morte -les anglais disent "Still life" ce qui est plus adéquate- ou "bodegón" (prétextes pour représenter les vanités) qui furent très en vogue dans la peinture flamande du XVIIème siècle , citons le "Concert d'oiseaux de Franz Snyders (1579-1657) conservé au musée du Prado, à Madrid.

A la gauche de la Vierge, au pied de l'arbre, un petit macaque peut rappeler les tapisseries de la Dame à la Licorne conservée au musée de Cluny et, en conséquence, corroborer l'allusion aux cinq sens ainsi qu'à sa devise "à mon seul désir". Le titre ajoute une précision quelque peu surprenante puisque cette figure féminine est qualifiée de "Capricieuse" (à moins qu'il ne s'agisse finalement de la vie en elle-même dans un mouvement oscillatoire entre le bien et le mal ?).

Carlos Sablón réalise là un tableau magistral. Il en émane une impression d'espace et d'harmonie. Le regard pensif de la Femme invite à la méditation, la tiare (symbole traditionnel de souveraineté) dont elle coiffée intrigue et oriente la signification générale de l'iconographie sans toutefois en donner la clef, laissant ainsi l'artiste libre de la donner ou non.

Cécile Bouscayrol


A propos des couleurs du manteau de la Vierge* :

"A partir du XIIIème siècle (un peu avant, même, en certaines région) il doit être bleu pour des raisons à la fois symboliques et iconographiques. Mais ce bleu peut être de n'importe qu'elle nuance, celle que nous appellerions aujourd'hui azur, turquoise, indigo, outremer, etc. ; cela n'a aucune importance ni aucune signification. Ou plutôt cela dépend des préoccupations de l'artiste, du support sur lequel il travaille, de la façon dont il veut faire agir ce bleu sur les autres couleurs. Cela dépend aussi de ses connaissances techniques, des recettes de son atelier, des pigments disponibles sur le marché, à cette date, en ce lieu, pour ce prix. Car cela dépend surtout, du moins pour les oeuvres de grande qualité, des désirs du commanditaire, de la somme qu'il est prêt à payer pour financer l'achat de telle ou telle matière colorante, destinée à peindre en bleu le manteau de la Vierge sur la verrière, la fresque, le panneau de bois ou l'enluminure qu'il fait exécuter. Chaque technique, chaque support de la création artistique possède sa gamme de pigments bleus, du plus ordinaire, tel celui tiré de baies (comme la mûre ou la myrtille) mélangées à un peu de guède, jusqu'au plus coûteux, tel le précieux lapis lazuli."

*Michel Patoureau, Du bleu et du noir : éthiques et pratiques de la couleur à la fin du Moyen Âge
In: Médiévales, N°14, 1988. La culture sur le marché. pp. 9-21.
Postedby Carlos Sablón

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