Miroir aux alouettes
Sabine Delahaut
Ejemplo de texto, del 21 agosto. Les habitants des hauts plateaux craignent que le projet ne les prive de leurs ressources en eau. | Chile/Cecile Bouscayrol
- “Miroir aux alouettes ”
- 2009
- Burin et pointe sèche sur cuivre
- 45 x 35 cm
- ©
Sabine Delahaut dit beaucoup de choses à propos de ses créations, elle dispose d’une belle langue pour évoquer son art, ses techniques, ses précieux outils et les gestes qu’ils exigent. La flamme de la passion traverse sa parole. L’œuvre de Delahaut est une œuvre d’une très grande finesse, d’une étonnante minutie dans le trait, dans le tracé tout autant que dans le propos. C’est une œuvre délicate, féminine, gracieuse, hantée par la femme (les indices féminins) et l’animal. J’ai parlé d’œuvre féminine car Delahaut burine avec la grâce et la souplesse de la couturière de Velázquez et un indéfinissable petit plus féminin exhausse l’œuvre.
C’est une œuvre élégante dans laquelle l’absence est une des personnages essentiels, l’absence de l’être en tant que tel et sa manifestation réduite à ses avatars, à ses mutations, à ses ornements, ses masques ou ses métaphores. L’absence ici semble curieusement et poétiquement jumelée avec une quête de l’identité. Essentiellement, me semble t-il, l’être s’absente derrière quelque chose ou est physiquement absent, ou partiellement absent. Delahaut nous propose des indices, des tracés incomplets ou masqués (plaisante trouvaille, le regard du loup lui est quelquefois un masque). Elle se situe évidemment du coté de la poésie : elle invite l’imagination à déployer les trames qu’elle propose, et parfois elle sème les traits et nous invite à imaginer qui les habite.