Serie - Tentation
Nathalie Grall
Ejemplo de texto, del 21 agosto. Les habitants des hauts plateaux craignent que le projet ne les prive de leurs ressources en eau. | Chile/Cecile Bouscayrol
- “Tentation”
- 2012
- Burin sur cuivre
- 19x20 cm
- ©
Est-il besoin de mettre des mots sur les images ? Pas toujours, semble t-il, et pourtant nous ne résistons pas à la tentation d'écrire quelques mots pour évoquer les sensations que provoquent en nous les gravures de Nathalie Grall. De « Tentation », il s'agit en effet, qui simule avec élégance une espèce d'oiseau de grande taille et qui ressemblerait à une autruche par sa démarche dégingandée, le froufrou de son abondant plumage, son long cou altier. Cet oiseau ne peut pas voler, il court et c'est même le plus rapide des oiseaux terrestres. Et si nous faisions erreur et qu'il ne s'agisse pas d'une autruche ? Comment ne pas s'égarer dans une interprétation qui finalement ne concerne que le spectateur dans son individualité ? En voilà un partie pris et c'est l'un des ingrédients de la magie de Nathalie Grall. Ses gravures ne révèlent que partiellement leurs secrets, c'est presque devenu un rite, à vous de chanter les incantations ! Cette "série met en scène des formes animalières imaginées qui se répondent parfois avec une pointe d'humour ! A chacun d'y déposer une histoire..." nous dit Nathalie Grall.
Mais écoutons un instant notre imagination. Donc, notre autruche qui n'en fait qu'à sa tête, se retrouve le postérieur en l'air, les pattes recroquevillées, le cou étiré comme posé sur le billot en attendant que le couperet tombe (l'étirement démesuré peut donner à penser que l'artiste a éludé le verdict fatidique, à moins qu'au contraire le jugement n'ait été trop sévère : la fière a perdu la vie ne dressant plus qu'un dérisoire bouquet de plumes). En fait, l'image pourrait se lire comme une chanson enfantine, celle dont nous nous souvenons tous et pour toujours, qui se chante à deux et en inventant des jeux de mains, où chaque nouveau mot commence par la syllabe qui finit par le précédent, ainsi une idée en entraîne une autre sans refouler le subconscient, sans logique ni sens et c'est amusant. Notre imaginaire est convié à engendrer des néologismes à partir d'une « image-valise ». Nathalie Grall incite, selon nous, à l'innovation et à ne surtout pas s'approprier son imaginaire qui reste subtilement du domaine de l'intimité.
Cécile Bouscayrol
Photo Cecile Dubart