Moon and Sun

Arnaud Laval

• “Lune et Soleil”
• Sd
• Eau-forte Aquatinte
• ©

L'image divisée en deux parties complémentaires introduit l'idée selon laquelle « Pour entrer en relation avec un autre, un genre ne peut demeurer dans l’insularité de son identité, mais doit impliquer, en lui-même, l’altérité. »¹ La notion de cercle (forme intelligible) est sous-jacente. Le cercle de l'Autre est le cercle du devenir, de l’opinion et du vraisemblable. La Lune et le Soleil nous amène à trouver l'équilibre intérieur.

La symbolique de Lune et du Soleil introduit la rythmique nuit/jour. Dans la pensée taoïste, l'un est le principe passif (gauche) et réceptif, l'autre le principe actif (droite). Ces astres concernent toutes les formes de pensées existantes, c'est donc un thème universel. Le cheminement est d'aller de l'obscurité vers la clarté (sans excès de lumière). En fait, la Lune née de la collision d'une météorite avec la terre relaie le soleil, éclaire les êtres humains durant la nuit.

Dans le tarot, la lune est « le miroir universel, chacun peut se voir en elle ». Elle est propice au silence, au sommeil et aux rêves. Elle symbolise le passage de la vie à la mort et de la mort à la vie. Le soleil est un arcane positif qui (tiré à l'endroit) atténue les effets des arcanes négatifs. Il symbolise le rayonnement de la pensée et de l'intelligence. Selon ses couleurs, sa signification change indiquant plusieurs niveaux d'action : le vert influe sur la nature, le rouge sur l'homme, le bleu sur l'esprit, le jaune sur l'âme (Le divin). Il peut avoir deux rayons blancs (générosité et pureté) ainsi que des rayons noirs rappelant le négatif de toute chose même positive.

La Lune d'Arnaud Laval évolue dans l'immensité de l'espace-temps sur fond noir, tandis que le Soleil rayonne au dessus des montagnes sur le papier blanc. La Lune est un astre sans vie alors que le soleil est personnalisé : l'œil grand ouvert il nous regarde. Le style graphique de l'artiste se retrouve dans l'ébauche d'un visage (sur la joue du Soleil), les flammes ont la même forme que divers éléments (herbes, franges de chapeau, etc.) figurant dans d'autres travaux, ainsi que dans la vivacité d'un tracé qui souvent « joue » avec la ligne. C.B.

« Dieu fit les deux grands luminaires, le grand luminaire pour présider sur le jour, le petit luminaire pour présider la nuit. »²