Chasseurs de fourrures descendant le Missouri
Ejemplo de texto, del 21 agosto. Les habitants des hauts plateaux craignent que le projet ne les prive de leurs ressources en eau. | Chile/Cecile Bouscayrol
- “Chasseurs de fourrures”
- 1845
- Huile sur toile 73,7 x 92,7 cm
- MetMuseum
- ©
Cette scène fluviale s'inscrit dans le répertoire iconographique qui représente la vie quotidienne de la frontière de l'Ouest américain. Elle fait partie d'un ensemble de peintures à l'huile sur toile réalisées durant un séjour d'hiver de George Bingham (1811-1879) dans le Missouri en 1845. Initialement intitulée « French traders and half breed son », elle célèbre avec simplicité le personnage du trappeur. Deux trappeurs traversent le Missouri dans une embarcation de bois. Ils transportent vers les marchés des villes un chargement de peaux, en le peignant au centre de l'embarcation le peintre en fait le sujet principal de son tableau. Échangées dans les comptoirs, les peaux constituent la marchandise du Nouveau Continent dont la valeur, selon les colons, est la plus élevée.
L'atmosphère est irréelle, par sa lumière translucide mais froide, qui crée une sensation d'harmonie entre les trappeurs et la nature. Les couleurs froides de l'aube enveloppent les personnages : rose, violet, bleu et vert pastels sont fondus au point que le ciel et l'eau se confondent. Les reflets dans l'eau et les lignes placées à l'horizontal participent à la limpidité des couleurs froides. Entre les deux plans, la forêt immergée est à mi-chemin entre des traits la détachant du ciel, sans toutefois la départager complètement. Seule l'embarcation avec ses occupants se distingue sur la toile.
Les personnages sont au repos et leurs regards dirigés vers le spectateur ainsi impliqué dans la scène. Le trappeur est aussi appelé « l'indien blanc » et cette représentation ne fait pas exception à cette dénomination. L'enfant est métis, comme l'indiquait le titre original de l’œuvre. Son habit le confirme : la chemise rayée est identique à celle du vieil homme blanc, mais il porte un pantalon rouge inspiré des vêtement indien avec un sac assorti. Cette alliance entre l'homme blanc et l'indien est typique de l'image du trappeur : sa connaissance de la faune et de la flore, aventurier, c'est aussi un solitaire qui développe des relations amicales dans un environnement sauvage.
Les liens commerciaux avec les indiens ont fait du trappeur un acteur et un passeur de connaissances entre les habitants du Nouveau Monde. Ce rôle est transcrit par la métaphore, en effet le choix des personnages : un vieil homme et son fils, signifie l'ancien et le nouveau. Présentée à l'American Art-Union, cette toile immortalise la communion entre l'homme blanc et l'Ouest américain, légitimant aux yeux du public que la côte l'assimilation de l'Est par l'Ouest. Bingham se fait alors le chantre du mythe de la frontière américaine et des bienfaits de sa colonisation.
M.A Romieux
Postedby
M.A Romieux