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La ville détruite

Ossip Zadkine

Ejemplo de texto, del 21 agosto. Les habitants des hauts plateaux craignent que le projet ne les prive de leurs ressources en eau. | Chile/Cecile Bouscayrol
  • “Torse de la Ville détruite”
  • 1951
  • Bronze
  • ©

Après avoir vu en 1947 les vestiges d'une Rotterdam détruite par les bombes incendiaires larguées par l'aviation allemande le 14 mai 1940, Ossip Zadkine sculpte en 1951 un monument commémoratif (haut de 6,50 mètres ) de la destruction de la ville et qui sera élevée en mai 1953. Il entend réaliser une œuvre qui rappelle et perpétue le souvenir des victimes. « Cette statue que tout le monde appelle "La Ville Détruite" » réveille en lui la souffrance des violences dues aux guerres. Engagé infirmier brancardier volontaire en 1915, Zadkine ne s'est en effet jamais remis du traumatisme.

Le personnage au visage convulsé brandit ses bras vers le ciel, il semble hurler et proteste l'inutilité des douleurs et souffrances. Son torse n'est qu'une plaie béante. Les réminiscences du style cubiste amplifie l'impression de fracture : les muscles saillants réfléchissent davantage la lumière. Le corps n'est ni à l'endroit, ni à l'envers, sa déstructuration révèle l'intensité avec laquelle Zadkine a vécu les horreurs de la guerre : les corps sont démembrés que le brancardier doit secourir alors que règne l'absurdité de l'atrocité.

La sculpture de Zadkine n'innove pas, son apparence rappelle le « Guernica » que Picasso avait peint à Paris, en 1937, suite au bombardement durant la guerre civile espagnole. Alors que la sculpture abstraite commence à s'imposer sur la scène artistique internationale, il réalise une œuvre figurative à tendance expressionniste.

Zadkine travaille à transmettre des valeurs d'humanité, il veut, selon ses mots : « engendrer l’émotion chez celui qui le regarde, exhaler un quelque chose qui subjugue le spectateur, qui lui entrouvre un chemin insoupçonné au sein de sa propre âme ». « Chaque fois que je la vois à Rotterdam, je deviens de plus en plus étranger à la ville. » écrit-il également alors que la ville devient une des plus imposants métropoles d'Occident. Et toute la substance de l'art est résumé dans un presque soupir : « Mais quand je la regarde dans mon jardin sous les arbres et là des millions de feuilles, il me semble entendre son 'jamais plus', elle crie de douleur et de désespoir. »

D'autres comme Annie Koltz, dont le mari René Koltz (directeur de la Santé publique du Grand-Duché et ayant soigné des résistants) est mort des suites des tortures que lui ont infligées les nazis, ont écrit ce que Zadkine a sculpté.


« Vie ancienne Un ange dévore ma poitrine voilant la lumière de ses ailes sans apaiser ma fièvre d'infini Il me parle d'une vie ancienne qui purge en moi une peine non expiée » Anise Koltz (1928 Luxembourg), Je renaîtrai, éd. Arfuyen © 2011


L'essentiel n'est-il pas, en s'insurgeant contre le désespoir, de ramener à la raison les citoyens d'aujourd'hui avant qu'ils ne deviennent les monstres de demain C.B.

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