Portraits
Edgar del Canto © 2013
Portraits est une série qui s’articule comme une réflexion sur la «contrefaçon de la forme", production de l’année 1999, organisée en une succession d'études sur la figure humaine en mettant l'accent sur le portrait. Le but ultime de cette série était de moduler une figuration éloignée des nuisances proportionnées par les canons de beauté, et par des spéculations académiques diverses : telle que la dépendance de la figure humaine à une rigueur théorique, toutes des questions qui me résultaient étrangères. En revanche, grâce à une initiative d’épuration par l'expérience, de nettoyage, mon intérêt était d'ouvrir une alternative à un dialogue intime avec le personnage, sa présence sans préambule, son poids psychologique, parfois brutal, d'autres catégorique frontal, vertical dans sa densité ; cette existence unique, qui a été réorganisée après avoir survécu à un monopole et à une rigidité académique.
Dans l'élaboration de ce processus, ma première conscience a été de m'éloigner des stéréotypes de beauté établis par le monde de la publicité, le résultat a été une image violentée par l'ironie, au milieu d'une société qui a cimenté ma tâche en tant qu'artiste : ma coïncidence, ma solitaire appartenance inconfortable, faite de frémissements rencontrés, la situation du porteño et la réalité chilienne.
Edgar del Canto © 2013 Portrait 76 x 61 cm
La genèse de mes réflexions actuelles proviennent, comme je l'ai déjà dit, de la « Contrefaçon de la forme » série qui se divise en « L’Anthologie de l’Amour » représentation de l'amour conjugal, « Anthologie du Crime » un point de vue sur la violence dans le paysage urbain, suivie par une vaste production d'images de personnages anonymes « de la rue » confrontés à des personnages plus célèbres.
La production en général date des années 1999 à 2009. Une autre de ses caractéristiques est le souci du fond et de la figure, les personnages se trouvent dans une permanente tension avec le paysage de son environnement immédiat, fond établi comme une menace ou comme une aliénation.
Edgar del Canto © 2013 Portrait 76 x 61 cm
« Portraits » est fidèle à cet état d'esprit, qui est resté comme une vérité en moi, sauf que désormais il est dirigé à une narrative impartiale, ou délesté d’éléments narratifs trop ponctuels. Le travail dialogue entre la rugosité des matériaux : fusain, crayon de couleur, tempera, peintures à l'eau, sur un support MDF. Mon désir est de donner à l’œuvre une écriture néo-expressionniste confinant ou appauvrissant les procédures d’une dite « vieille école » de la peinture, où les matériaux de travail -appelons-le huile- construisent une coloration « d'être en son centre » comme un protagoniste facile, une illusion, dans lequel le même matériel devient une discontinuité équivoque, dans tous les cas, insuffisante pour ma sensibilité.
Finalement ces œuvres, dans leur aspect plus équitable, sont une reconnaissance de la notion d '« anti-portrait », « celui qui se refuse », une image qui est problématique lorsqu'elle reste seule, en plaçant sur la scène, l'indésirable, telle que l'assimilation d'une forme de cécité, des images jusqu'à abandonnées par leurs détenteurs, retournées, la répudiation que le souffle ou images qui se nourrissent des aires vivifiantes, la déviance et la désaffection. Un exercice qui se soustrait aux symboles reproduits à maintes reprises pour engourdir notre sensibilité.
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Edgar del Canto