Les métamorphoses d'Ovide
Rodin reçut en 1880 la commande d’une porte monumentale destinée au musée des arts décoratifs de Paris. Rodin s’est inspiré de la première partie du poème épique de la Divine Comédie (1306) du poète italien Dante Alighieri (1265 Florence ; 1321 Ravenne, Italie) La Porte de l’Enfer H. 635 cm ; L. 400 cm ; P. 85 cm (1880 - vers 1890) fut coulée post mortem, selon le procédé de la fonte en sable, en 1926 pour les collections du Musée Rodin de Philadelphie, en 1928 pour les celles du musée Rodin de Paris.
Foto Cecile Bouscayrol © Museo A. Rodin en París - Francia
Les Métamorphoses d’Ovide H. 39.4 cm (vers 1886) de Rodin sont inspirées de l’épopée les Métamorphoses écrite par Publius Ovidius Naso dit Ovide, poète latin (- 43 Sulmona, Italie ; 17 Tomes, Roumanie) qui fut d’abord le chantre de l’amour frivole. Elles ont été modelées pour la Porte de l’Enfer.Placées à la droite du tympan, encastrées à la verticale au-dessous du pilastre, les Métamorphoses d’Ovide forment un couple enlacé. Le corps d’une femme nue vu de dessus cache celui de sa partenaire, au-dessous Rodin a en effet placé la Jeune fille au serpent. La Porte de l’Enferreprésentant la chute de l’homme déchu confère aux Métamorphoses d’Ovideune connotation de moralisation sociale.
Mais détachées et présentées à l’horizontale, les Métamorphoses d’Ovideforment un couple saphique de sorte que la statue individuelle prend une connotation distincte. Les Métamorphoses d’Ovide ont été le prétexte de nombreuses interprétations de thèmes en contradiction avec le puritanisme de sociétés conventionnelles. La vision manichéenne du monde de Rodin l’incite à croire à une la lutte du Bien contre le Mal.
Je souhaite achever cette évocation de l’œuvre de Rodin en citant ses paroles : « Est laid dans l’art ce qui est faux, ce qui est artificiel, ce qui cherche à être joli ou beau au lieu d’être expressif, ce qui est mièvre et précieux, ce qui sourit sans motif, ce qui se manière sans raison, ce qui se cambre et se carre sans cause, tout ce qui est sans âme et sans vérité, tout ce qui n’est que parade de beauté ou de grâce, tout ce qui ment » La pratique des arts requiert une grande force intérieure, d’être sincère avec soi-même.
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Cecile Bouscayrol